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Les 10 plus Beaux Canaux et Voies Navigables d’Amsterdam

Amsterdam, la « Venise du Nord », déploie un réseau enchanteur de canaux historiques qui serpentent au cœur de la ville. Avec plus de 165 canaux et 1 200 ponts qui relient les rues et les époques, la ceinture de canaux d’Amsterdam est classée à l’UNESCO et constitue l’âme même de la capitale néerlandaise. Dans cet article de blog un peu spécial, je vous embarque dans mon carnet de voyage à travers les dix plus beaux canaux et voies navigables d’Amsterdam – une sélection inspirée par mon guide préféré (DK Eyewitness – Top 10 Amsterdam) et enrichie de mes propres trouvailles. Préparez-vous pour une balade chaleureuse et narrative : je vous raconterai des anecdotes historiques, je vous glisserai mes itinéraires de promenade favoris (à pied comme à vélo), sans oublier mes adresses coup de cœur – petits cafés, boutiques et musées – nichées le long de l’eau. Bien sûr, quelques conseils pratiques seront au rendez-vous pour profiter au mieux de chaque canal : meilleurs moments pour la visite, accès, croisières et bons plans. En route pour une exploration intime et conviviale des canaux d’Amsterdam !

(Astuce : En néerlandais, « gracht » signifie canal. Retenez-le, car beaucoup des noms à rallonge que vous allez lire se terminent par ce mot magique.)

1. Herengracht – le canal des Seigneurs

Mon périple commence par Herengracht, littéralement le « canal des Seigneurs ». Et pour cause : au XVIIe siècle, c’est ici que les riches marchands, les bourgmestres et les notables d’Amsterdam se faisaient construire de somptueux hôtels particuliers. En flânant sur ses berges paisibles, j’ai eu l’impression de remonter le temps jusqu’à l’âge d’or hollandais. La section la plus célèbre du Herengracht s’appelle le « Golden Bend » (Gouden Bocht) : un coude du canal bordé de magnifiques demeures si grandioses qu’on se croirait sur un décor de film. J’avoue avoir eu le souffle coupé en admirant les façades élégantes et leurs pignons ouvragés – chaque maison semble raconter l’histoire d’une famille de marchands fortunés. Par exemple, au numéro 386 se trouve la Maison Bartolotti, reconnaissable à son pignon en col de cygne digne d’une couronne, et un peu plus loin le musée Van Loon présente l’intérieur intact d’une maison de canal du XVIIe siècle, comme figé à l’époque des carrosses et des chandelles.

Balade recommandée:

Pour apprécier toute la splendeur du Herengracht, je vous suggère de commencer vers le nord, là où il rejoint Brouwersgracht (on y reviendra !). De là, descendez le canal vers le sud en direction du Golden Bend. Très vite, vous passerez devant quelques musées discrets, comme le Bijbels Museum (musée de la Bible) installé dans deux maisons jumelles du canal, ou encore le Tassenmuseum Hendrikje (musée du sac à main) – un musée insolite dédié aux sacs à main à travers les âges, logé dans un élégant hôtel particulier (mise à jour : ce musée a fermé en 2020, mais le bâtiment vaut toujours le coup d’œil). Prenez votre temps pour admirer les détails : beaucoup de façades affichent des gables (pignons) sculptés, signes extérieurs de richesse des propriétaires d’antan. Le Herengracht est également ponctué de petits ponts romantiques sous lesquels glissent les bateaux. N’hésitez pas à emprunter l’un de ces ponts pour changer de rive et varier les points de vue – le reflet des demeures dans l’eau par temps calme est un spectacle hypnotisant, surtout le matin tôt ou en fin d’après-midi.

Adresses et bonnes adresses:

En chemin, une halte gourmande au Proeflokaal A. van Wees (Arendsnest), au n°90 du Herengracht – un véritable temple de la bière artisanale néerlandaise. Ce café brun convivial sert exclusivement des bières de brasseries hollandaises, avec plus de 100 bières en bouteille et 30 à la pression ! Autant dire que c’est the place to be pour découvrir que les Pays-Bas ne se résument pas à la Heineken. J’ai adoré y déguster une bière trappiste locale en terrasse, assis au bord du canal, à regarder passer les cyclistes. Un peu plus loin, juste à côté, se trouve Restaurant Lieve (Herengracht 88), où l’on peut savourer une excellente cuisine belge (et d’énormes frites croustillantes) dans une atmosphère chaleureuse – parfait pour reprendre des forces après une longue balade. Enfin, les amateurs d’histoire seront ravis d’apprendre une anecdote napoléonienne : l’immeuble du Herengracht 527, aujourd’hui résidence officielle de l’ambassade de France, a hébergé Napoléon Bonaparte lors de son passage à Amsterdam en 1811. Imaginer l’Empereur franchissant le seuil de cette demeure ajoute encore un peu de grandeur au décor !

Conseils pratiques:

Le Herengracht est facilement accessible à pied depuis le centre (il commence près de la gare Centraal et encercle la vieille ville). Je vous conseille de le parcourir en matinée pour profiter du calme et de la lumière dorée sur les façades. En fin de journée, le soleil couchant éclaire les maisons côté ouest d’une teinte miel photogénique. De plus, si l’envie vous prend de faire une croisière, sachez que quasiment toutes les croisières sur les canaux empruntent en partie le Herengracht, étant donné son importance historique. Embarquer sur un bateau-mouche au crépuscule vous permettra de voir les demeures illuminées de l’intérieur, un spectacle intime et féerique. En été, pourquoi ne pas louer un bateau électrique entre amis pour être votre propre capitaine ? Et en hiver, lors des vagues de froid exceptionnelles, il n’est pas rare de voir les Amstellodamois patiner sur le Herengracht gelé – une tradition locale qui fait rêver (mais à observer prudemment, la glace doit être assez épaisse !).


2. Keizersgracht – le canal de l’Empereur

Juste après Herengracht vient Keizersgracht, le « canal de l’Empereur », nommé ainsi en l’honneur de l’empereur Maximilien de Habsbourg. Plus large que les autres canaux principaux, il impressionne par ses dimensions et son allure royale. J’ai tout de suite été frappé par la sérénité majestueuse qui se dégage du Keizersgracht. Les péniches semblent y glisser avec aisance, et les rangées d’arbres de chaque côté lui donnent un air de promenade impériale. Pourtant, ne vous fiez pas à son nom solennel : la Keizersgracht sait aussi s’amuser ! Chaque année en été, c’est ici qu’a lieu la Amsterdam City Swim, un événement caritatif où des centaines de participants courageux plongent dans le canal et nagent pour la bonne cause. Imaginez l’ambiance : des nageurs de tous âges parcourant un canal habituellement traversé par des cygnes et des kayaks, sous les encouragements de spectateurs ravis – un spectacle insolite qui prouve que les canaux sont bien vivants.

Balade recommandée:

Je vous propose de débuter votre exploration de Keizersgracht vers le quartier de Jordaan, à l’intersection avec Leidsegracht. Ce coin est l’un de mes préférés à Amsterdam pour s’asseoir et contempler la vue. Depuis le pont qui enjambe Leidsegracht, la perspective sur Keizersgracht est tout simplement magique : de belles maisons aux façades typiques, des ponts de brique aux arches gracieuses, le tout reflété dans l’eau calme du canal. Le jour, on y voit des locaux lire un livre accoudés au rebord, et le soir venu, les réverbères et guirlandes lumineuses des ponts s’allument, projetant un doux scintillement dans l’eau – ambiance romantique garantie. Après avoir profité de ce tableau, descendez le Keizersgracht vers le sud-est. Vous traverserez le quartier des Neuf Rues (Negen Straatjes), un enchevêtrement de charmantes ruelles commerçantes reliant les canaux. Ici, vous pouvez faire une halte shopping dans des boutiques vintage, des galeries d’art et des concept stores à la mode, ou simplement observer la faune locale attablée aux terrasses des cafés. Plus loin sur la rive droite, au numéro 123, ne manquez pas de lever les yeux sur la maison aux têtes (Huis met de Hoofden), un édifice du 17ᵉ doté de six bustes sur sa façade – la légende veut qu’il s’agisse des six Romanins, dieux du panthéon gréco-romain, veillant sur la maison… ou des six voleurs tués par le premier propriétaire, selon la version ! Ce genre de détail alimente les conversations et ajoute un brin de mystère à la promenade.

Adresses et lieux à découvrir:

Le long de Keizersgracht, j’ai découvert un petit musée atypique qui ravira les amoureux des félins : le KattenKabinet. Installé dans un bel hôtel particulier (Herengracht 497) – oui, curieusement sur le Herengracht transversal, mais on y accède par Keizersgracht – ce « Cabinet des chats » est entièrement consacré à la représentation des chats dans l’art. Tableaux, sculptures, affiches vintage… on y trouve une collection éclectique et drôle, née de l’amour d’un habitant pour son chat défunt. Une visite au KattenKabinet, c’est l’occasion d’une pause culturelle légère et décalée, parfaite pour sourire après tant d’architecture sévère. Pour les gourmands, je recommande Pancakes Amsterdam, une enseigne située à l’angle de Keizersgracht et de Berenstraat, où l’on sert d’incroyables pannekoeken (crêpes néerlandaises) garnies de mille façons. Déguster une crêpe pomme-cannelle aux raisins tout en regardant passer les péniches sur le canal, cela n’a pas de prix ! Si l’heure est plutôt à l’apéro, dirigez-vous vers Café De Pieper, un café brun authentique sur le coin de Prinsengracht et Keizersgracht, qui existe depuis 1665. On y sert de bonnes bières et l’intérieur en bois, décoré à l’ancienne, donne l’impression d’entrer dans un roman de Bruegel.

Conseils pratiques:

Keizersgracht étant une artère relativement longue, mieux vaut la parcourir en vélo pour couvrir plus de distance sans fatigue. Les berges du canal sont équipées de pistes cyclables, comme partout à Amsterdam, et pédaler le long de l’eau est un vrai bonheur. Faites juste attention aux tramways en traversant les rues principales. Pour une expérience originale, je vous conseille de visiter le canal en hiver également : en décembre, de nombreuses façades et ponts sont décorés de lumières de Noël. Et lors du Amsterdam Light Festival (festival des lumières, en décembre-janvier), certaines installations artistiques illuminent directement l’eau du Keizersgracht. C’est aussi sur ce canal qu’est installé un grand sapin flottant pendant les fêtes certaines années. Enfin, notez que le Homomonument (monument en hommage à la communauté LGBT+ persécutée) se trouve à deux pas, sur une plate-forme au bord de Keizersgracht près de l’église Westerkerk. C’est un lieu de recueillement émouvant, que vous pouvez intégrer à votre itinéraire entre Keizersgracht et Prinsengracht.

3. Reguliersgracht – le canal aux sept ponts alignés

Changement d’ambiance avec Reguliersgracht, un canal plus petit et intimiste qui offre selon moi l’une des vues nocturnes les plus romantiques d’Amsterdam. Surnommé parfois le « canal aux sept ponts », il est célèbre pour son alignement parfait de ponts : si vous vous placez au croisement de Reguliersgracht et de Herengracht, vous pourrez voir pas moins de 15 ponts illuminés d’un coup d’œil lorsqu’ils sont éclairés le soir, se reflétant en enfilade dans l’eau sombre. La première fois que j’ai vu ce spectacle, je me suis demandé si mes yeux ne me jouaient pas des tours – c’est un véritable jeu de perspectives magique, très prisé des photographes. Le Reguliersgracht lui-même tire son nom d’un ancien couvent de « réguliers » (moines augustins) qui se trouvait ici avant le percement du canal. Aujourd’hui, c’est un havre de tranquillité au cœur du centre-ville animé : la journée, on y entend le chant des oiseaux plus que le bruit des voitures (qui de toute façon sont rares sur les quais étroits). Les maisons y sont plus modestes en taille que sur les grands canaux, souvent peintes de couleurs claires, avec des jardinières fleuries aux fenêtres – d’où un charme simple et authentiquement hollandais.

Balade recommandée:

Je vous conseille d’explorer Reguliersgracht à pied pour mieux savourer son atmosphère tranquille. Commencez par exemple à l’angle de Vijzelstraat et de Reguliersgracht, non loin de la place Rembrandtplein. De là, longez le canal vers l’ouest en direction de l’Amstel. Vous passerez successivement sous de petits ponts charmants, souvent agrémentés de fleurs en été. Arrêtez-vous sur le pont n°34 (ils sont numérotés) qui croise Herengracht : c’est le point de vue emblématique où l’on peut apercevoir ce chapelet de ponts romantiques, surtout beau en soirée quand chaque arche est soulignée d’un fin liseré lumineux. Continuez ensuite jusqu’au bout du canal vers l’est, où il débouche sur l’Amstel. En chemin, vous rencontrerez la coquette place de l’Amstelveld : c’est une placette arborée adorable qui abrite l’Amstelkerk, une petite église en bois du XIXe siècle. Tous les lundis matins, un marché aux fleurs s’installe sur l’Amstelveld, l’occasion de mêler cette balade à une pause parfumée parmi les bouquets. J’ai eu la chance d’y tomber un lundi et d’acheter quelques tulipes fraîchement coupées à un prix défiant toute concurrence, que j’ai ensuite offertes à mon hôte du jour – succès garanti ! De l’Amstelveld, on rejoint facilement la rue Utrechtsestraat, connue pour ses boutiques indépendantes et ses restaurants. C’est un bon point final pour la promenade : la Utrechtsestraat est animée sans être trop touristique, idéale pour casser la croûte après cette immersion bucolique.

Adresses et bonnes adresses:

Justement, à deux pas de l’Amstelveld se trouve un de mes cafés préférés d’Amsterdam : Café (Brasserie) Nel, situé Amstelveld 12. Cette brasserie de quartier, avec sa grande terrasse donnant sur la place, est un véritable lieu de vie local. J’y ai savouré un déjeuner léger – sandwich au vieux Gouda et soupe de pois cassés – tout en observant des enfants du coin jouer autour de l’aire de jeux du square. Le lundi soir, le Café Nel se transforme en club de jazz improvisé : dès 21h, des musiciens se rassemblent pour des sessions de jazz live façon New York, un moment magique à vivre si vous passez un lundi dans le coin. Autre adresse pleine de charme : le petit restaurant Oranjekroon sur Utrechtsestraat, spécialisé dans la cuisine néerlandaise traditionnelle, où l’on peut goûter un stamppot maison (ce plat hivernal à base de purée de pommes de terre et de légumes) dans une ambiance conviviale. Enfin, pour les férus d’architecture, je signale la présence non loin du Reguliersgracht d’une curiosité : la maison la plus étroite d’Amsterdam, qui se trouverait au Singel 7 (à environ 10 minutes de marche). Avec sa façade de seulement 2 mètres de large, c’est un clin d’œil amusant après avoir admiré tant de maisons imposantes ailleurs !

Conseils pratiques:

Reguliersgracht étant un canal plus discret, il n’est pas desservi directement par une ligne de tram, mais on peut aisément y accéder via Rembrandtplein (trams 4, 14) ou via la station de métro Waterlooplein puis en marchant quelques minutes. Je recommande de le parcourir en fin d’après-midi ou début de soirée. À la tombée de la nuit, les fameux ponts alignés s’illuminent et créent une ambiance romantique idéale pour une balade en couple (c’est d’ailleurs un lieu prisé des demandes en mariage, avis aux amateurs !). D’ailleurs, si vous êtes photographe, apportez votre trépied pour capturer la scène nocturne sans bouger – vous serez fier de vos clichés. Dernier conseil : en été, la municipalité organise parfois des mini-concerts de musique classique sur des pontons flottants le long de certains canaux, y compris Reguliersgracht. Renseignez-vous sur la programmation culturelle, vous pourriez avoir la surprise d’écouter un quatuor à cordes en plein air avec l’acoustique unique du canal pour caisse de résonance.

4. Entrepotdok – les docks historiques réinventés

Pour sortir un peu des sentiers battus, je vous emmène maintenant à Entrepotdok, un lieu que beaucoup de touristes manquent mais qui vaut vraiment le détour. Contrairement aux autres, Entrepotdok n’est pas à proprement parler un « gracht » du XVIIe siècle ; c’est un large canal-dock créé au début du XIXe pour servir de zone d’entrepôts portuaires. Son nom signifie d’ailleurs « dock à entrepôt » en néerlandais. Ici, l’ambiance change radicalement : fini les hôtels particuliers opulents, place à de longs bâtiments de briques rouges qui s’alignent le long de l’eau. Ces imposants entrepôts, construits entre 1708 et 1829, servaient autrefois à stocker les marchandises venues du monde entier dans le port d’Amsterdam. On y entreposait le cacao, le café, le sucre, les épices… Tout ce qui faisait la richesse de la VOC (Compagnie néerlandaise des Indes orientales) et plus tard du commerce mondial transitait par ces docks. Avec le temps, le quartier a décliné puis ces entrepôts ont été abandonnés, squattés dans les années 1990, avant d’être réhabilités en lofts d’habitation. Aujourd’hui, Entrepotdok forme le plus grand complexe d’entrepôts habités d’Amsterdam. Se promener ici, c’est sentir le poids d’une histoire industrielle tout en découvrant un quartier branché où se mêlent familles, jeunes actifs et artistes.

Balade recommandée:

Je vous conseille de rejoindre Entrepotdok à pied depuis le Musée Maritime (Scheepvaartmuseum) ou le Zoo Artis, qui sont tout proches. Personnellement, j’y suis arrivé en traversant une passerelle en bois appelée la Pelikaanbrug (le pont du Pélican) qui enjambe un canal secondaire, ce qui donne tout de suite un petit goût d’aventure. Une fois sur place, baladez-vous le long de l’unique rue (Entrepotdok s’étire en ligne droite le long de l’eau). Admirez la façade uniforme de ces anciens entrepôts : ils portent souvent encore leurs noms d’origine en haut des pignons, comme Africa, Asia, Ceres, rappelant leur fonction première d’entrepôts à denrées exotiques. L’ensemble a un cachet fou, surtout au coucher du soleil quand la brique rouge se teinte d’orange et que l’eau du canal se pare des reflets du ciel. Traversez le pont-levis Nijlpaardenbrug (drôle de nom signifiant « pont des hippopotames » !) pour changer de rive – ce pont de 1987 est lui-même photogénique avec sa structure blanche élancée. Au milieu du parcours, on trouve une petite placette avec quelques bancs : l’endroit idéal pour faire une pause et observer la vie locale. J’ai vu des enfants du quartier pêcher avec des filets depuis le bord (ils « pêchent » en réalité des vélos rouillés tombés à l’eau, un sport amstellodamois assez répandu !), tandis que des habitants prenaient l’apéro sur le ponton de leur péniche. L’atmosphère est paisible et familiale, on se croirait presque dans un village au bord de l’eau.

Adresses et lieux à découvrir:

Longtemps, il n’y avait pas grand-chose pour se restaurer dans ce quartier résidentiel, mais cela change ! Au Entrepotdok n°8, un ancien entrepôt s’est mué en Restaurant Entrepot, une cantine moderne à l’ambiance à la fois industrielle et branchée. Je m’y suis régalé d’un menu locavore plein de fraîcheur, avec des associations inventives (leur ceviche de maquereau était à tomber) – le tout dans un grand espace lumineux aux murs de briques apparentesl. L’adresse est prisée des locaux, donc mieux vaut réserver si vous voulez dîner là-bas. Juste à côté, j’ai repéré un café nommé Bloem (Entrepotdok 36) : ce petit restaurant bio, installé lui aussi dans un entrepôt rénové, propose une cuisine simple et saine. On s’attable sur de longues tables en bois, entourés d’étagères de livres et de plantes vertes, pour savourer une quiche ou un plat végétarien du jour. Ce que j’ai adoré chez Bloem, c’est l’ambiance très détendue et locale : le propriétaire connaissait visiblement la plupart des clients par leur prénom. Un vrai bon plan pour un déjeuner sans chichis, avec une vue imprenable sur le canal et les péniches amarrées. Enfin, si vous poussez un peu plus loin vers l’est après Entrepotdok, ne manquez pas de faire un tour au Brouwerij ‘t IJ, une brasserie artisanale installée au pied d’un moulin historique (le moulin De Gooyer). Certes, ce n’est pas sur Entrepotdok même (quelques minutes à pied en plus), mais pour moi c’est un passage obligé du quartier : déguster une bière IPA locale sur la terrasse au pied d’un moulin, avouez que c’est sympa !

Conseils pratiques:

Entrepotdok se situe dans le quartier de Plantage, à l’est du centre. Pour y aller, empruntez le tram 14 ou 7 jusqu’à l’arrêt Artis (le zoo) et traversez le zoo par la droite – vous y êtes en 5 minutes. Le lieu étant un peu excentré, je vous conseille de combiner la balade avec la visite d’une attraction voisine : par exemple le Zoo Artis (magnifique jardin zoologique historique), le Micropia (un musée des micro-organismes, unique en son genre), ou encore le Musée maritime et sa réplique de bateau du XVIIIe sur l’eau. Après avoir arpenté les quais d’Entrepotdok, vous pourriez également flâner dans le Jardin botanique (Hortus Botanicus), tout proche, pour rester dans une ambiance calme et nature. Notez qu’en soirée, le quartier d’Entrepotdok est très tranquille et résidentiel : si vous cherchez l’animation nocturne, il faudra retourner vers le centre ou le quartier étudiant de Waterlooplein. Cependant, cette tranquillité en fait aussi un endroit agréable pour une promenade du dimanche matin, quand la ville est encore endormie. Vous aurez alors l’impression d’avoir Amsterdam juste pour vous, avec le clapotis de l’eau et le cri lointain des mouettes en fond sonore.

5. Prinsengracht – le canal du Prince

Retour dans le centre historique avec Prinsengracht, le plus long et le plus animé des trois grands canaux d’Amsterdam. Son nom signifie « canal du Prince » (en l’honneur du prince d’Orange) et c’est probablement le canal le plus populaire auprès des visiteurs, car il concentre de nombreux sites emblématiques et une ambiance vibrante mêlant passé et présent. Pour moi, Prinsengracht incarne le cœur battant d’Amsterdam : on y trouve de tout, des monuments lourds d’histoire, des marchés locaux colorés, des cafés branchés et même des péniches où les habitants vivent au fil de l’eau.

Balade recommandée:

Une excellente façon de découvrir Prinsengracht est de le parcourir en entier, du nord au sud, afin de voir comment l’atmosphère évolue. Commencez au niveau de la Tour de la Monnaie (Munttoren), là où Prinsengracht débute en rejoignant la rivière Amstel près du marché aux fleurs. En progressant vers le nord-ouest, vous longerez d’abord le quartier des Neuf Rues (que nous avons traversé sur Keizersgracht, de l’autre côté). J’aime ce tronçon pour ses boutiques de créateurs et ses petits ateliers de fromage ou de chocolat. Ensuite, vous arriverez à hauteur de la maison d’Anne Frank (Prinsengracht 263). C’est un passage incontournable, chargé d’émotion : la façade de l’Annex est sobre, mais on ne peut s’empêcher de penser au journal d’Anne Frank et aux événements tragiques qui se sont déroulés entre ces murs. Si vous souhaitez visiter le musée, pensez à réserver en ligne à l’avance car les places sont limitées. Juste à côté se dresse la Westerkerk, l’église occidentale, avec son clocher bleu et or qui est l’un des symboles de la ville. Le carillon de Westerkerk rythme agréablement la vie du quartier toutes les demi-heures. Continuez le long du canal en pénétrant dans le Jordaan, ce fameux quartier populaire jadis ouvrier, aujourd’hui très bobo. Le samedi matin, arrêtez-vous absolument à la hauteur du Noordermarkt (vers Prinsengracht et la rue Westerstraat) : s’y tient un marché bio et aux puces depuis 1623 ! C’est un de mes rituels du week-end quand je suis à Amsterdam : farfouiller dans les étals de bouquins d’occasion, de vieux vinyles et d’antiquités, puis déguster un hareng cru ou un stroopwafel sur le pouce au milieu des familles du coin. L’atmosphère y est restée délicieusement authentique, un vrai voyage dans le temps et la culture locale.

Adresses et bonnes adresses:

Prinsengracht regorge de cafés et restaurants sympas, surtout dans la partie Jordaan. Un lieu qui tient une place spéciale dans mon cœur (et mon estomac) est Café ’t Papeneiland, au coin de Prinsengracht et Brouwersgracht. Ce café brun du XVIIe siècle, avec son intérieur tout en bois patiné et sa cheminée, sert selon moi la meilleure tarte aux pommes de la ville – un gâteau généreux, plein de morceaux de pommes fondantes et parfumé à la cannelle. D’ailleurs, la réputation de leur appeltaart a dépassé les frontières : Bill Clinton lui-même s’y est arrêté un jour pour y goûter, et il a tant aimé qu’il est reparti avec une tarte entière à emporter ! Autant dire que j’y emmène tous mes amis de passage pour une pause gourmande. À deux pas de là, sur Brouwersgracht, Café Thijssen est un autre favori local – parfait pour un brunch ou un café en terrasse devant la statue de Theo Thijssen, un écrivain du Jordaan (essayez leurs sandwiches et oeufs brouillés, tout est bon et abordable). Si vous préférez quelque chose de plus moderne, dirigez-vous vers le Bitterballen Bar (Prinsengracht 2) qui revisite de façon chic les célèbres bitterballen, ces croquettes hollandaises à picorer à l’apéro, accompagnées d’une bonne bière artisanale. Et pour une dose de culture locale, je vous recommande vivement le Musée des Péniches (Houseboat Museum), amarré sur Prinsengracht vers le numéro 296. C’est une authentique péniche aménagée en petit musée où l’on découvre comment sont agencés les bateaux-logements et quel est le quotidien des Amstellodamois qui vivent sur l’eau. En sortant de là, on regarde les péniches environnantes d’un autre œil, en imaginant les intérieurs douillets cachés derrière ces coques métalliques.

Conseils pratiques:

Prinsengracht étant très long, il est pratique de le découvrir en plusieurs étapes ou d’utiliser le vélo pour couvrir plus de distance. Une astuce : la ligne de tram 17 suit plus ou moins le tracé du canal dans sa partie ouest, vous pouvez l’utiliser pour vous reposer un peu entre deux segments. Le canal offre de très beaux points de vue au lever du soleil – notamment près de Westerkerk où la lumière matinale baigne les façades – et au coucher du soleil, surtout vers le nord du Jordaan où le soleil descend entre les ponts. Par ailleurs, la fête du Roi (King’s Day) le 27 avril transforme Prinsengracht en un véritable flot orange : des centaines de bateaux débordant de fêtards naviguent sur le canal dans une joyeuse pagaille. Si vous êtes à Amsterdam à cette date, aller voir la folie du King’s Day sur Prinsengracht est un must, mais attendez-vous à de la bousculade sur les quais. En temps normal, pour éviter la foule, privilégiez une visite en semaine ou tôt le matin, car le secteur Anne Frank House / Westerkerk peut être très fréquenté. Enfin, sachez que beaucoup de croisières en bateau partent ou passent par Prinsengracht – c’est l’occasion de reposer vos pieds tout en admirant le canal depuis l’eau, pourquoi pas en fin de journée avec un boat tour apéritif (certaines compagnies proposent des croisières avec fromages et vin à bord). Croyez-moi, siroter un verre de vin en glissant sous les ponts de Prinsengracht reste l’un de mes souvenirs les plus doux d’Amsterdam.

6. Leidsegracht – le canal de Leyde, à l’ancienne limite de la ville

Leidsegracht est un petit canal transversal plein de charme, qui relie plusieurs canaux principaux entre eux. Son nom signifie « canal de Leyde », car il menait autrefois à la porte de Leyde (Leidsepoort), en direction de la ville du même nom. Creusé vers 1663-1664, il marquait la limite sud d’Amsterdam à l’époque J’aime penser qu’au XVIIe siècle, derrière Leidsegracht s’étendaient les prairies et les moulins, alors qu’aujourd’hui la ville a bien grandi au-delà. Ce canal est particulièrement photogénique et souvent calme car il n’est pas très long et il n’y a pas d’attraction touristique majeure directement sur ses berges. C’est donc une étape relaxante dans une journée de visites.

Balade recommandée:

Leidsegracht connecte le Prinsengracht, le Keizersgracht et le Herengracht en plein cœur du Grachtengordel, puis se déverse dans le Singelgracht du côté de Marnixstraat. Je vous propose de débuter au croisement Leidsegracht/Prinsengracht (proche du joli pont de la rue Runstraat avec ses boutiques). De là, marchez vers l’est en direction de Herengracht. Très vite, vous arriverez au fameux croisement Leidsegracht/Keizersgracht, dont je vous ai parlé plus tôt. C’est sans doute l’un des coins les plus enchanteurs d’Amsterdam. L’angle formé par les deux canaux offre une perspective sur les ponts arqués se succédant, et la maison d’angle à pignon en escalier est d’une élégance folle. Je ne résiste jamais au plaisir de m’asseoir ici, ne serait-ce que quelques minutes, sur la rambarde du pont, pour regarder les bateaux passer sous mes pieds.

Vue typique à l’intersection de Leidsegracht et Keizersgracht, l’un des panoramas les plus pittoresques de la ceinture de canaux. Continuez ensuite votre chemin le long de Leidsegracht vers Herengracht. Au coin de Herengracht, levez les yeux : l’angle de rue a été immortalisé sur de nombreuses peintures tant la scène est idyllique. D’ailleurs, une vieille gravure mentionne que jusqu’en 1663, le Herengracht s’arrêtait à Leidsegracht – au-delà s’étendaient les remparts jusqu’à ce qu’on les repousse plus loin. Traversez Herengracht et prolongez sur la deuxième partie de Leidsegracht jusqu’à la grande avenue Marnixstraat, où le canal se jette dans le Singelgracht. De ce côté, on est proche du Leidseplein, célèbre place animée. Vous verrez d’ailleurs la silhouette du Théâtre municipal (Stadsschouwburg) en arrière-plan à mesure que vous approchez de Marnixstraat.

Adresses et bonnes adresses:

Leidsegracht étant une petite rue résidentielle, il n’y a pas foule de cafés directement sur le canal. Cependant, à deux pas du pont Keizersgracht/Leidsegracht, côté Keizers, se trouve Café de Doffer sur Runstraat, un bar-resto bohème apprécié des locaux pour son brunch copieux le week-end (œufs Bénédicte et jus d’orange frais, miam). Un autre lieu plein de charme dans les environs immédiats est Café Pieper dont j’ai déjà parlé, sur Prinsengracht juste à l’angle – pratique pour se rafraîchir avant ou après d’arpenter Leidsegracht. À l’extrémité ouest de Leidsegracht, tout près de Marnixstraat, vous avez également le Johnny Jordaanplein, une petite place dédiée au chanteur de folk Johnny Jordaan. On y trouve quelques terrasses et des statues de chanteurs du Jordaan (il faut savoir que ce quartier a une tradition de chansons populaires, un peu notre Piaf local). L’ambiance y est décontractée et c’est un bon spot pour boire une bière en fin d’après-midi. Enfin, si vous êtes amateur de photographie, arrêtez-vous à la galerie Lumas sur Keizersgracht 404 (juste au coin avec Leidsegracht) – ils exposent de superbes clichés de la ville et d’ailleurs, c’est gratuit et inspirant.

Conseils pratiques:

L’avantage de Leidsegracht, c’est que c’est un itinéraire bis pittoresque pour relier divers points d’intérêt à pied sans prendre les grandes artères. Par exemple, je l’emprunte souvent pour aller du quartier des 9 Rues vers Leidseplein en profitant du calme, plutôt que de passer par les rues commerçantes bondées. Le soir, l’endroit est très calme et sûr, principalement résidentiel. Les réverbères y diffusent une lumière douce sur l’eau, et on entend parfois quelqu’un jouer du piano fenêtre ouverte… Bref, c’est l’authenticité totale. Pour les photographes : le crépuscule est le meilleur moment, quand le ciel prend une teinte bleu nuit et que les ponts s’illuminent, créant un reflet doré. Le matin tôt, vous croiserez surtout quelques joggeurs et mamans à vélo avec leurs enfants, une scène de quotidien amstellodamois des plus charmantes. Enfin, notez que la rue Leidsegracht est étroite : pas de transports en commun qui y passent, donc le lieu est accessible en marchant depuis les arrêts de tram environnants (Leidseplein ou Keizersgracht). Je vous garantis que cette petite parenthèse bucolique au milieu de la trépidation urbaine vous fera du bien !

7. Bloemgracht – le canal fleuri du Jordaan

Direction le Jordaan à présent, avec l’un de ses joyaux cachés : Bloemgracht, littéralement « le canal des fleurs ». Ce petit canal qui relie Prinsengracht à Lijnbaansgracht a été aménagé dans la première moitié du XVIIe siècle, à l’époque où le Jordaan accueillait artisans et ouvriers. On l’appelait autrefois la « Herengracht du Jordaan », car malgré sa localisation modeste, il abritait de belles demeures à pignons finement ciselés dignes des grandes avenues, aux côtés de fabriques de peinture et de sucre. En me promenant sur Bloemgracht, j’ai vraiment eu le sentiment de découvrir un mini canal chic caché dans un quartier populaire. C’est un lieu empreint de sérénité : peu de touristes s’y aventurent, et on entend presque le bourdonnement des abeilles butinant les jardinières.

Balade recommandée:

Commencez la balade là où Bloemgracht débouche sur Prinsengracht, près du numéro Bloemgracht 1 (non loin de la Westerkerk). Dès l’entrée du canal, deux jolis ponts blancs à treillis enjambent Bloemgracht, l’un vers Prinsengracht et l’autre quelques mètres plus loin, formant un alignement pittoresque. Traversez sur le premier pont et longez la rive droite de Bloemgracht vers l’ouest. Levez les yeux pour admirer les pignons : beaucoup sont à volutes ou à décrochements, et certains bâtiments arborent des couleurs douces (vert pâle, bleu gris) qui tranchent avec la brique traditionnelle. Au numéro 87-91, vous trouverez un ensemble appelé De Drie Hendricken – trois maisons du XVIIe siècle aux pignons à redents identiques, un triplet architectural assez rare qui attire l’œil. Ces façades jumelles en enfilade sont un peu la carte postale du Bloemgracht. Un résident du quartier m’a soufflé que l’intérieur de ces maisons recèle un « hofje » (cour intérieure) accessible en semaine – ces petits havres cachés sont l’une des curiosités du Jordaan. N’hésitez pas à pousser la porte cochère pendant les heures ouvrables, vous pourriez découvrir un jardin secret où le temps semble s’être arrêté. En poursuivant, Bloemgracht croise la rue Derde Leliedwarsstraat par un pont charmant sous lequel se reflètent les nuages (parfait pour une photo romantique). Terminez la promenade à l’extrémité ouest du canal, où il se jette dans Lijnbaansgracht. Ici, vous êtes tout proche du quartier animé de Hugo de Grootplein, mais Bloemgracht restera dans votre esprit comme une enclave bucolique. Faites demi-tour par l’autre rive pour varier les vues – le canal est si court que revenir sur vos pas n’est pas du tout monotone, on découvre toujours de nouveaux détails.

Adresses et bonnes adresses:

Bloemgracht étant résidentiel, il y a peu de commerces directement sur le canal, ce qui contribue à son calme. Cependant, j’ai repéré Café De Klepel à l’angle de Bloemgracht et de la rue Tweede Leliedwarsstraat : c’est un bar à vin renommé, tenu par des passionnés, avec une sélection de vins français incroyable (beaucoup de Bourguignons) et de savoureux fromages néerlandais pour accompagner. Si vous passez en soirée, c’est l’endroit idéal pour un apéro raffiné. Un peu plus loin, à l’angle de Bloemgracht et Prinsengracht, ne manquez pas Café Sonneveld sur Egelantiersgracht (à 1 min à pied de Bloemgracht). Ce café-restaurant doit son nom à une chanteuse célèbre du Jordaan, et propose des spécialités néerlandaises dans un décor vintage. J’y ai dîné d’un stoofvlees (bœuf mijoté à la bière) accompagné de purée, un vrai plat de grand-mère parfait après une journée de marche. Pour une pause sucrée, rendez-vous chez Patisserie Aneta (sur Westerstraat, à deux pas du coin ouest de Bloemgracht) pour goûter à la tarte aux pommes locale ou à un tompoes (mille-feuille hollandais à la crème rose).

Conseils pratiques:

Bloemgracht est parfait pour une balade matinale dans le Jordaan, par exemple avant de visiter la maison d’Anne Frank toute proche, afin de vous mettre dans l’ambiance paisible du quartier. Je le recommande aussi en fin d’après-midi : la lumière rasante se glisse dans l’axe du canal et vient caresser les façades, c’est magique. Attention, le canal est si tranquille qu’on a tendance à oublier le temps qui passe en s’y attardant… Si vous voyagez en couple, c’est sans doute l’un des coins les plus romantiques (et gratuits) que vous trouverez à Amsterdam pour flâner main dans la main. Pour les amateurs de vélo, notez que les rues le long de Bloemgracht sont tout à fait cyclables, mais rouler très doucement s’impose car c’est étroit et partagé avec les piétons (et puis, qui voudrait aller vite dans un si joli décor ?). Enfin, si vous êtes curieux de l’histoire du Jordaan, sachez qu’il existe un petit Musée du Jordaan non loin de là (sur la rue Willemsstraat) où vous pourrez approfondir vos connaissances sur ce quartier autrefois ouvrier. Mais personnellement, je trouve que juste sillonner Bloemgracht et les ruelles autour (beaucoup portent des noms de fleurs également : Tulpenstraat, Anjeliersstraat…) suffit pour sentir l’âme poétique du Jordaan, loin du tumulte de la ville moderne.

8. Amstel – le fleuve fondateur d’Amsterdam

J’arrive maintenant à l’Amstel, le fleuve qui a donné son nom à Amsterdam (le nom de la ville vient de “Amstel dam”, la digue sur l’Amstel). Contrairement aux canaux artificiels, l’Amstel est une rivière naturelle qui traverse la ville du sud-est vers le nord-ouest, s’élargissant avant de se jeter dans l’IJ. Naviguer ou se promener le long de l’Amstel procure une sensation différente : on y ressent un espace plus ouvert, un horizon plus dégagé, car les quais sont plus éloignés et on a parfois une vue sur de larges portions de ciel et d’eau. C’est aussi sur l’Amstel que l’on trouve certains des ponts les plus emblématiques d’Amsterdam, dont le célèbre Magere Brug (le « Pont Maigre »). Ce charmant pont-levis de bois blanc, illuminé de 1 800 ampoules chaque nuit, est l’un des spots favoris des couples – la légende veut que s’y embrasser assure une longue vie de bonheur. Bien entendu, je m’y suis essayé avec mon amoureux… on ne sait jamais, ça ne coûte rien d’y croire !

Balade recommandée:

Pour découvrir l’Amstel, je vous suggère une balade en deux temps. D’abord, explorez la portion centrale du fleuve : partez de Waterlooplein (où se trouve l’Opéra-Stopera et le marché aux puces), et longez l’Amstel vers le sud jusqu’au Pont Magere Brug. Ce tronçon vous fera passer devant l’Hermitage Amsterdam (un musée dans un ancien hospice au bord de l’eau) et sous le beau Blauwbrug (pont bleu) à l’architecture inspirée de Paris. Arrivé au Magere Brug, traversez-le pour changer de rive. De là, admirez la vue vers le nord : les bâtiments de l’Opéra et du Hermitage se reflètent dans l’Amstel, avec les flèches des églises de la vieille ville en arrière-plan. C’est magnifique surtout au coucher du soleil quand le ciel se pare de rose et d’orange.

Le « Magere Brug » (Pont Maigre) emblématique sur l’Amstel, illuminé en soirée – un lieu de passage incontournable pour les amoureux. Poursuivez ensuite vers le sud jusqu’au Théâtre Carré, un élégant théâtre du XIXe siècle au bord de la rivière. En face, sur la rive opposée, l’hôtel InterContinental Amstel (un palace 5 étoiles) témoigne de l’attrait historique des rives de l’Amstel pour la haute société.

Dans un second temps, si vous aimez le vélo, enfourchez votre bicyclette et suivez l’Amstel vers l’extérieur de la ville, en direction du sud. C’est l’un de mes parcours favoris lorsque j’ai une demi-journée libre. Après le pont de Piet Hein, le paysage change : les immeubles laissent place à des espaces verts, on aperçoit quelques moulins (dont le moulin De Riekermolen près du parc Amstel) et de charmantes maisons de campagne le long de l’eau. En une petite heure de pédalage paisible, on atteint le coquet village d’Ouderkerk aan de Amstel. C’est l’occasion de faire une pause déjeuner au bord de l’eau, par exemple à Loetje aan de Amstel, un restaurant connu pour son steak à la sauce beurre (une institution néerlandaise !). Cette escapade vous fera voir un autre visage des environs d’Amsterdam, plus rural, avant de revenir en ville par le même chemin, le cœur léger.

Adresses et bonnes adresses:

Sur les berges de l’Amstel côté centre-ville, je recommande chaudement Café de Jaren (Nieuwe Doelenstraat, juste à l’embouchure de l’Amstel près de Muntplein). Ce grand café lumineux possède une terrasse flottante sur l’eau de l’Amstel, où il fait bon prendre un café ou déjeuner d’une salade en regardant passer les bateaux. Un peu plus loin, au pied du Théâtre Carré, Café Restaurant Hesp offre également une vaste terrasse directement au bord de l’Amstel, très fréquentée les soirs d’été par les locaux qui viennent y boire une bière artisanale. Non loin de Magere Brug, sur la rive de l’hôtel Amstel, se tient chaque année en été le De Hollandse Manege (non, ça c’est un manège équestre ailleurs, erreur de ma part !) – je voulais plutôt parler du De Parade, un festival itinérant qui plante ses tentes le long de l’Amstel au sud du Carré : si vous visitez en juillet/août, vous y trouverez théâtre, musique et stands de nourriture dans une ambiance foraine bohème. Enfin, pour une touche culturelle, le Musée de la Photographie FOAM est à deux pas de l’Amstel (sur Keizersgracht, coin Prinsengracht/Amstel) et propose des expos de photographie contemporaines de grande qualité.

Conseils pratiques:

Les quais de l’Amstel sont très agréables en toute saison, mais attention au vent : le fleuve étant dégagé, ça souffle plus qu’entre les canaux étroits. Couvrez-vous bien en hiver, le vent froid venant de la rivière peut glacer malgré le soleil. Le Magere Brug est particulièrement joli le soir une fois illuminé, n’hésitez pas à y faire un tour de nuit. C’est aussi un bon spot pour observer le feu d’artifice du Nouvel An qui éclate souvent au-dessus de la rivière. Pour ceux qui souhaitent naviguer, l’Amstel est emprunté par certaines croisières plus longues (vers l’IJssel et la campagne). Vous pouvez également louer un canoë-kayak au niveau de la base nautique près du parc Amstel – pagayer sur le fleuve au petit matin reste un de mes souvenirs sportifs préférés (on se sent minuscule sous les ponts et c’est très apaisant). Enfin, sachez que chaque année en août se tient sur l’Amstel le célèbre concert en plein air Prinsengracht Concert (oui malgré son nom, c’est sur l’Amstel près de Carré) : un orchestre joue sur une barge au milieu de la rivière et le public s’agglutine sur les ponts et quais ou même en bateau pour écouter. Si vous êtes de passage à ce moment-là, c’est un événement gratuit à ne pas manquer, pour vivre Amsterdam comme un local mélomane !

9. Singel – l’ancien fossé médiéval devenu balade romantique

Le Singel est le plus central des canaux d’Amsterdam et aussi le plus ancien, puisqu’il faisait office de douves entourant la ville médiévale du XIVe au XVIe siècle. Autrefois, il protégeait la cité avec ses remparts ; aujourd’hui, il enserre toujours le cœur historique comme un collier d’eau, mais dans un rôle purement esthétique et récréatif. J’ai une affection particulière pour le Singel, car c’est le tout premier canal que j’ai parcouru lors de mon premier jour à Amsterdam – et je suis immédiatement tombé sous son charme tranquille. Ses rives abritent des trésors cachés, comme le Bloemenmarkt (marché aux fleurs flottant) et quelques-unes des maisons les plus excentriques de la ville.

Balade recommandée:

Le Singel forme un arc du fleuve Amstel (près de Muntplein) jusqu’à la gare Centraal, où il rejoint le bassin de l’IJ. Je vous propose de commencer la balade au Spui (place du Spui), où le Singel passe juste à côté. En face du Spui se trouve une curiosité : la maison la plus étroite du monde (Singel n°7) – sa façade ferait à peine la largeur d’une porte ! Mythe ou réalité, à vous de juger sur place, mais c’est amusant à voir. De là, remontez le Singel vers le nord, en direction de la gare. Très vite, vous allez atteindre l’incontournable Bloemenmarkt, le marché aux fleurs flottant. Installez-vous sur le pont près de Koningsplein pour avoir une vue d’ensemble : une rangée de barges flottantes recouvertes d’étals colorés de fleurs et de bulbes s’étend sur le canal, créant un patchwork vif qui attire l’œil. C’est le seul marché aux fleurs flottant au monde, une institution depuis le XIXe siècle. Même si aujourd’hui on y trouve beaucoup de bulbes de tulipes (pratiques à ramener en souvenir) et d’objets touristiques, l’odeur des fleurs coupées et l’ambiance qui y règne restent uniques. Continuez ensuite le long du Singel en passant sous le Munttoren (tour de la Monnaie). Sur la gauche, regardez vers le Begijnhof : l’entrée de cette cour paisible de béguines se fait depuis la place Spui, c’est un havre de paix à deux pas du Singel si vous avez le temps d’une courte digression. En reprenant la promenade, vous croiserez bientôt le Torensluis, le plus large pont de la ville, reconnaissable à ses garde-corps en pierre. Ce pont cache en fait d’anciennes cellules de prison dans ses fondations ! Au-dessus, il y a souvent des artistes de rue ou des brocanteurs installés. La statue de Multatuli (écrivain néerlandais) trône fièrement à une extrémité. Continuez vers le nord : la portion du Singel entre l’église Saint-François Xavier (De Krijtberg) et l’Haarlemmersluis (près de Brouwersgracht) est particulièrement pittoresque. Les maisons s’y reflètent dans l’eau comme dans un miroir. J’ai souvenir d’une fin de journée d’automne où les feuilles dorées des arbres tombaient sur le canal à cet endroit – c’était tout simplement féérique.

Adresses et bonnes adresses:

Le Singel recèle de petits cafés parfaits pour une pause. J’affectionne notamment Lunchcafé Singel 404, au n°404, réputé pour ses sandwiches garnis légendaires et ses jus frais. Installé en terrasse ici, on peut regarder les passants et les cyclistes longer le canal tout en se régalant d’un club-sandwich gigantesque (à prix doux) – un spot idéal pour le déjeuner. Un peu plus loin, au niveau du Torensluis, se trouve Café Papeneiland (dont j’ai parlé plus tôt) et aussi Café Brandon (Singel 92), un des plus vieux cafés bruns d’Amsterdam, où l’on sert depuis 1626 des bières et du genièvre dans une atmosphère restée intacte (lambris sombres, tableaux jaunis par le temps). Entrer chez Brandon, c’est faire un saut de 300 ans en arrière parmi les marins et marchands d’autrefois. Pour les becs sucrés, Banketbakkerij Lanskroon (Singel 385) propose d’excellents stroopwafels artisanaux (ces fameuses gaufres fines au sirop de caramel) – un délice à emporter et grignoter en marchant. Enfin, n’hésitez pas à faire un tour à la fromagerie Reypenaer (Singel 182) qui propose des dégustations de gouda vieilli dans ses caves : un bon plan pour ramener un vrai goût d’Amsterdam chez vous.

Conseils pratiques:

 Le Singel est très central, on peut y accéder facilement depuis la gare (côté nord) ou depuis Muntplein/Spui (côté sud). Étant l’ancien fossé médiéval, il est moins rectiligne que les autres canaux, ce qui lui donne un charme fou mais peut désorienter un peu : n’hésitez pas à avoir une petite carte sous la main pour savoir où vous en êtes, car les rues alentours ne sont pas toujours symétriques. La circulation y est modérée, ce qui rend la promenade agréable à toute heure. Toutefois, je recommande tôt le matin pour voir les livreurs installer le Bloemenmarkt (vers 7h-8h, c’est pittoresque), ou en soirée pour une ambiance calme une fois les boutiques fermées. Les ponts du Singel offrent des vues fantastiques sur les alignements de canaux, notamment au niveau de la Leliegracht : ne manquez pas la photo classique depuis le pont où l’on voit la tour de Westerkerk se profiler à l’horizon. Si vous êtes fatigués, sachez que plusieurs arrêts de bateau-bus (canal bus) se trouvent sur le Singel, permettant de poursuivre la visite sur l’eau avec un ticket à arrêts multiples. Et un dernier clin d’œil historique : le Singel abrite aussi l’ancienne entrée de la voie d’eau couverte qui menait à la brasserie Heineken au XIXe (les bateaux livraient la bière directement par un tunnel jusqu’au Leidseplein!). Les canaux d’Amsterdam ont vraiment mille histoires à raconter, et le Singel est sans doute le dépositaire des plus anciennes.

10. Brouwersgracht – le canal des brasseurs et des cartes postales

Nous terminons en beauté avec Brouwersgracht, qui est pour beaucoup (et je suis d’accord) le canal le plus pittoresque de la ville. Son nom signifie « canal des brasseurs » car, à l’époque, de nombreuses brasseries étaient installées dans ce quartier, brassant la bière qui désaltérait la population d’Amsterdam. Situé tout au nord de la ceinture de canaux, en lisière du Jordaan et du quartier Haarlemmerbuurt, Brouwersgracht offre un paysage de carte postale : de coquets ponts de bois, des quais ombragés, et des entrepôts historiques convertis en appartements cossus. J’ai un attachement particulier pour Brouwersgracht, car c’est en quelque sorte le point culminant (ou plutôt « final ») de tant de mes balades : on y arrive après avoir suivi les grands canaux, et c’est la cerise sur le gâteau avec son charme inouï.

Balade recommandée:

Je vous suggère de parcourir Brouwersgracht en commençant du côté de la gare Centraal (ou du Haarlemmerstraat) et d’aller vers l’ouest jusqu’à son croisement avec Prinsengracht. En débutant près du pont sur le Singel (appelé Haarlemmersluis), vous verrez d’emblée un beau alignement de péniches fleuries et de bâtiments aux façades étroites. Longez le côté nord du canal pour avoir une perspective dégagée sur les entrepôts de l’autre rive. Nombre de ces bâtiments arborent encore des poutres avec crochets en façade, vestiges de leur époque d’entrepôts où l’on hissait les marchandises aux étages. Vous passerez sous un adorable pont en bois blanc, puis devant la petite écluse de Korte Prinsengracht (avec sa maisonnette de garde). Continuez jusqu’à l’intersection de Brouwersgracht et Prinsengracht : c’est là que se trouve le très célèbre coin de Prinsengracht/Brouwersgracht, probablement l’un des plus photographiés d’Amsterdam. La raison ? D’un côté, le café ’t Papeneiland avec sa façade brun-rouge et son auvent vert semble figé au XVIII<sup>e</sup> siècle, de l’autre, une enfilade de maisons et de ponts forment un tableau absolument parfait, notamment depuis le pont de la rue Prinsenstraat. Je ne compte plus les couchers de soleil que j’ai admirés depuis ce pont, avec le ciel rosé se reflétant dans l’eau du canal tandis que les lumières s’allumaient peu à peu aux fenêtres. N’hésitez pas à faire un petit détour le long de Prinsengracht à ce niveau pour embrasser la vue vers le Noorderkerk (église du Nord) et le flot de bicyclette sur Westerstraat.

Adresses et bonnes adresses:

Sur Brouwersgracht même, il n’y a pas pléthore de cafés directement sur l’eau, mais le quartier Haarlemmerbuurt tout proche compense largement. Comme déjà mentionné, Café ’t Papeneiland (à l’angle avec Prinsengracht) est l’arrêt gourmand obligatoire pour une part de tarte aux pommes traditionnelle, servie avec le sourire dans un décor de bruine kroeg authentique. Juste derrière, sur Lindengracht, Café Thijssen est une autre institution locale où j’adore aller le matin pour leur petit-déjeuner copieux (œufs, bacon, toast, le tout à prix raisonnable) avant d’arpenter le Jordaan. L’après-midi, la terrasse de Thijssen est très agréable pour boire un café au soleil, entouré de riverains. Sur Haarlemmerstraat (la rue commerçante proche), vous trouverez une multitude d’options gourmandes : la boulangerie Petit Gateau pour des tartelettes exquises, le fromager Abraham Kef pour un assortiment de fromages hollandais à déguster sur un banc du canal, ou encore le Barney’s Coffee shop si vous êtes curieux de la culture des coffee shops. En fin de journée, pourquoi ne pas acheter de quoi pique-niquer ? L’été, il m’arrive souvent de réunir pain, fromage, fruits et bière, puis de m’installer sur le rebord en pierre d’un quai de Brouwersgracht pour un apéro improvisé au bord de l’eau. C’est là que Brouwersgracht révèle son vrai visage : celui d’un lieu de vie convivial. On voit des voisins discuter de part et d’autre du canal, assis sur leurs seuils, des jeunes pêcher ou plonger (oui ça arrive, bien que l’eau soit froide !), et toujours quelques chats équilibristes se promener sur les péniches. Un petit paradis urbain.

Conseils pratiques:

Brouwersgracht est aisément accessible depuis la gare (5-10 minutes à pied vers l’ouest) ou via les trams qui longent Haarlemmerstraat. Je recommande de le visiter en journée puis de revenir le soir. En journée, le week-end notamment, le coin du marché de Noordermarkt tout proche donne beaucoup de vie : le samedi, combinez avec le marché bio ; le lundi matin, il y a un marché aux tissus sur Westerstraat qui vaut le coup d’œil. En soirée, Brouwersgracht prend une atmosphère paisible et intime. Les réverbères se reflètent dans l’eau sombre, on entend au loin le carillon de Westerkerk, et parfois le clapotis d’un canard de passage. C’est le moment parfait pour une ultime balade digestive. Côté sécurité, aucun souci à avoir, le quartier est aisé et tranquille. Si vous êtes photographe, notez que le pont au croisement de Brouwersgracht et Herengracht offre une superbe perspective vers l’est avec plusieurs ponts alignés et les lumières, rivalisant presque avec Reguliersgracht. Enfin, sachez que Brouwersgracht a été élu “plus beau canal des Pays-Bas” à plusieurs reprises par des magazines locaux, et on comprend vite pourquoi en s’y promenant. Pour moi, terminer une journée par Brouwersgracht, c’est comme mettre un point final poétique à l’histoire d’Amsterdam que je viens de vivre.

En refermant mon carnet de voyage imaginaire, je me rends compte à quel point Amsterdam et ses canaux m’ont ensorcelé. De Herengracht la majestueuse à Brouwersgracht la pittoresque, en passant par les recoins secrets de Bloemgracht ou l’animation du Prinsengracht, chacun de ces canaux m’a offert une expérience unique. J’espère que ce récit aura su vous transmettre un peu de cette magie et vous sera utile pour préparer votre propre aventure amstellodamoise. N’hésitez pas à vous perdre au fil de l’eau, à sortir des itinéraires tout tracés, à entrer dans ce petit café qui ne paye pas de mine ou à discuter avec un brocanteur sur un pont – c’est souvent là que se cachent les meilleurs souvenirs. Bon voyage à Amsterdam, et profitez bien de chaque instant le long de ces canaux qui font le charme éternel de la ville ! 🌷🚲🌟

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